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Karabakh : Une terre arménienne millénaire – La Cité Antique de Tigranakert d’Artsakh

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Depuis plus de 2 500 ans, les Arméniens d’Artsakh (Alias le « Haut-Karabagh »), n’ont jamais été séparés de ce territoire. La continuité historique des Arméniens de cette région remonte à l’Antiquité comme le prouve la découverte de la cité Antique de Tigranakert d’Artsakh. Cette ville a été fondée au Ier siècle av. J.-C dans la région d’Aghdam par le roi d’Arménie, Tigrane II dit Tigrane-le-Grand (Né en -140 mort en -55 av. J.-C.).

Grâce à l’ONG YERKIR, la découverte de la cité antique de Tigranakert d’Artsakh a permis de démonter les thèses négationnistes de l’Azerbaïdjan sur le peuplement et l’histoire du Karabagh mais aussi de prouver que les Républiques d’Arménie et d’Artsakh sont les héritières d’un État qui perdure depuis plus de deux mille ans. Le 10 août 2006, l’équipe d’archéologues missionnée par l’ONG YERKIR parvenait à trouver le mur d’enceinte de la citadelle construite sous Tigrane-le-Grand.

La « théorie » azérie des Albanais du Caucase

Le 14 décembre 2005, durant la session annuelle de l’Académie des Science d’Azerbaïdjan à Bakou, le président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliyev exhortait publiquement ses académiciens à prouver scientifiquement au monde entier que les arméniens étaient « des conquérants venus au Karabagh au second millénaire afin de coloniser ces territoires ou les autochtones azéris vivaient déjà depuis des siècles ».

Pour légitimer leur présence au Karabagh, les Azéris ont inventés de toute pièce une théorie révisionniste de l’histoire : Ils seraient la continuité des Albanais du Caucase.

Un royaume d’Albanie existait au Caucase depuis l’antiquité, se situant au Nord-Ouest de l’Azerbaïdjan actuel et dont les frontières ont été extrêmement fluctuantes. Ce royaume christianisé a subi une forte influence de l’église Apostolique Arménienne. Il a disparu au XIIIème siècle et sa population a probablement dû s’assimiler en partie avec les Arméniens présent depuis l’antiquité en Artsakh ainsi qu’avec des ethnies du Caucase du Nord.

Ce projet de l’Azerbaïdjan de travestir l’histoire pour prouver son antériorité, les Azéris affirment que pratiquement toutes les églises arméniennes en Artsakh (Alias le « Haut-Karabagh ») seraient des églises Albanaises.

Cette théorie de descendance d’Albanais du Caucase, montée de toute pièce par la propagande de l’Azerbaïdjan, n’est accrédité par aucun historien à travers le monde. Même les historiens turcs la dénigrent car les azéris n’assument pas leur passé de peuple nomade venant d’Asie centrale, vivant de la transhumance. En voulant absolument prouver leur filiation avec les Albanais du Caucase pour délégitimer la présence des Arméniens au Karabagh, l’Azerbaïdjan remet en cause son propre récit national puisqu’il affirme descendre d’une population chrétienne non turcophone.

Pour contrer les thèses révisionnistes et négationnistes azéries sur le peuplement de l’Artsakh (Alias le « Haut-Karabagh »), notre ONG YERKIR initiait un projet de fouilles archéologiques afin de trouver la cité antique de Tigranakert d’Artsakh, fondée sous le règne de Tigrane-le-Grand (95-55 av. J.C) dans la région d’Aghdam. L’équipe d’historiens, de topographes, d’architectes, d’archéologues et d’experts internationaux mis en place mettait en évidence les différentes périodes arméniennes (âge de bronze, antique, médiévale et contemporaine) de cette région. En partenariat avec l’Institut d’Archéologie de l’Académie des Sciences d’Arménie, des fouilles archéologiques débutait sous la direction de l’archéologue Hamlet Petrosyan.

Genèse du projet des fouilles archéologiques de Tigranakert d’Artsakh

L’élément historico-culturel est un des facteurs déterminant dans la résolution du conflit du Haut-Karabagh (Artsakh). La présence arménienne au Haut-Karabagh (Artsakh) est attestée comme homogène de l’antiquité jusqu’au XVIIIème siècle. Les incursions de tribus nomades et pastorales « tatares » et la politique du « diviser pour mieux régner » des Empires d’Iran, Ottoman et Russe ont favorisé l’implantation de populations allogènes dans ce territoire. Le patrimoine historique, architectural et les vestiges archéologiques démontrent scientifiquement que le territoire du Haut-Karabagh (Artsakh) n’est que la continuité Ouest de l’Arménie historique.

C’est dans cette optique qu’en 2005, un groupe de scientifiques (historiens et archéologues de l’Académie des Sciences d’Arménie) a été missionné par l’ONG Yerkir pour étudier les sources historiques, topographiques et archéologiques dans le but de trouver l’une des 4 cités antiques portant le nom de Tigranakert dont une se trouvant en Artsakh, fondé sous le règne du roi arménien, Tigrane-le-Grand (95-55 av. J.C).

Selon l’historien médiéval arménien Sépéos, une ville nommée Tigranakert appartenait à la province d’Artsakh. Les sources topographiques et les études historiques supposaient qu’il fallait chercher les ruines de la ville antique de Tigranakert d’Artsakh dans la vallée de Khatchénaguède, à la sortie de la région d’Askeran au pied de la montagne de l’église de Vankassar. L’étude préliminaire archéologique menée sur le terrain a permis de découvrir les fragments de ruines d’une fortification d’une cité antique, d’un vaste cimetière et de grandes parcelles ayant abrité des tombeaux de la même époque.

L’équipe a démarré ses recherches à partir de la plaine de Khatchénaguède en poussant l’investigation sur un périmètre de 10 km. Ces recherches ont permis de confirmer la présence de vestiges archéologiques et architecturaux datant de 4 périodes historiques différentes (âge de fer et de bronze, antique, moyen-âge et contemporain). La cartographie, les études démographiques, historiques et les fouilles archéologiques accréditent alors la thèse de la présence de la ville de Tigranakert.

Le 10 août 2006, les fouilles archéologiques conduite par le professeur Hamlet Petrosyan de l’Institut d’Archéologie de l’Académie des Sciences d’Arménie, à l’initiative l’ONG Yerkir, est parvenue à trouver le mur d’enceinte de la citadelle antique de Tigranakert.

L’étude préliminaire de 2005 et les fouilles archéologiques de 2006 et 2007 ont clairement démontré que la ville de Tigranakert a existé sans discontinuer dès sa fondation au cours du Ier siècle av. J.C. jusqu’au XIII-XIVème siècle. Les constructions et les objets issus des fouilles sont similaires à ceux que l’on retrouve dans d’autres régions d’Arménie, notamment dans la plaine de l’Ararat, ce qui corrobore une fois de plus le témoignage des historiens arméniens médiévaux qui soulignent la présence arménienne dans cette région dès l’antiquité.

Les découvertes archéologiques de Tigranakert ont une valeur historique, culturelle et religieuse exceptionnelle, non seulement pour les Arméniens, mais en tant que patrimoine de l’humanité. Les vestiges d’une basilique médiévale du V-VIème siècles découverts dans les faubourgs de la ville, ainsi que le complexe monastique troglodyte du V-VIIème siècle de Khatchénaguède prouvent que Tigranakert était l’un des centres de la civilisation arménienne.

Mission d’étude sur la localisation de Tigranakert d’Artsakh de 2005

En mars 2005, L’ONG Yerkir a missionné un groupe d’étude composé d’historiens et d’archéologues sous la direction du professeur Hamlet Petrosyan de l’Académie des Sciences d’Arménie. L’objectif de cette mission était de localiser la zone géographique de la cité antique de Tigranakert d’’Artsakh en étudiant les sources historiques, topographiques et archéologiques.

Les sources historiques de la présence de Tigranakert d’Artsakh

Tigranakert d’Artsakh est mentionnée pour la première fois par les historiens arméniens du VIIème siècle ap. J.-C., Sébéos et Movses Kaghanakatvatsi. Selon leur témoignage, la ville était située sur la rive d’un des principaux cours d’eau de la région, Khatchénaguède. Les sources écrites, les recherches topographiques et archéologiques ont confirmé l’hypothèse que les ruines devaient être recherchées dans les collines basses du fleuve Khatchénaguède, là où le mont touche la plaine et creuse de fortes dépressions et où, dans les temps anciens, les terres qui s’étendent entre le sud-ouest et le sud-est servaient de limite entre les provinces d’Artachat et d’Outik de la Grande Arménie. Ces terres étaient appelées terre de Tigranakert aux XII-XIVème siècles. Depuis le XIIIème siècle, les Arméniens et les Perses nommaient Tkrakert-Tngrnakert les ruines qui se trouvaient près des eaux au pied du mont Vankassar. Ainsi afin d’identifier clairement et sûrement Tigranakert, l’équipe de recherche a choisi la vallée de Khatchénaguède et a étudié ses monuments dans un rayon de 10 km. Dans les collines basses de Khatchénaguède, aux environs de Tigranakert, quelques vestiges d’au moins quatre périodes historiques et culturelles ont été mis au jour, à savoir l’âge du Bronze, la période hellénistique, le début du christianisme et le haut Moyen-Âge.

Une forteresse de la première moitié du Ier siècle a été récemment mise au jour sur le sommet situé au nord du mont Vankassar. Le temple du mont Vankassar, proche des sources de Shahboulagh, date du VIIème siècle. On y a repéré des inscriptions sur ses murs ainsi que des signes de maîtres-maçons qui sont principalement arméniens. Il y a aussi des pierres en forme de croix (khachkars). L’une des entrées, située dans la partie supérieure, a été décorée de gravures en forme de croix qui ont été par la suite grattées et effacées par les Azéris. Le temple a été restauré par les Azéris mais a perdu ses volumes essentiels. Parmi les monuments de cette région, on peut relever deux grandes ruines isolées, situées sur les rives gauche et droite du Khatchénaguède, presque à égale distance l’une du district de Sofoulou et des sources de Shahboulagh. Les recherches permettent de les identifier comme les lieux probables de Tigranakert. Le grand établissement près de Sofoulou, bien connu sous le nom de Giyavourkala (le fort des Infidèles) a été partiellement étudié par les archéologues azéris au cours des années 60 et 70. La zone fortifiée a été conservée ainsi que les ruines de l’église, des sarcophages, des obélisques en forme de croix et des éléments de poterie datant des Vème et VIème siècles. Il y avait une longue inscription en arménien sur l’un des sarcophages datant du IXème siècle. Elle a été transportée à Bakou, et personne ne sait ce qu’elle est devenue. Néanmoins, aucune recherche menée jusqu’ici n’a mis au jour d’objets antérieurs aux V-IXème siècles et encore moins avant le règne de Tigrane-le-Grand. Les recherches se sont aussi tournées vers les environs de Shahboulagh, connu des voyageurs du XIXème siècle sous les noms de Tngrnagert, Taranyourt ou Tarnagyout dont la prononciation est très proche du Tgrakert de Movses Kaghankatvatsi et, naturellement, de Tigranakert. Le résultat des recherches pourrait être considéré comme sensationnel parce que des vestiges de grandes fortifications ont été retrouvés sur les pentes du mont Vankassar, ainsi que les ruines d’une zone centrale d’une cité et un cimetière paléochrétien. Le plus important était la présence de nombreux tessons de céramiques dans la partie fortifiée datant du Ier siècle av. J.-C.

Zone déterminée pour les fouilles de Tigranakert

Conclusion des données topographiques et archéologique de la mission de 2005

D’après les premiers résultats de ces recherches topographiques et archéologiques, la cité de Tigranakert était une cité hellénistique classique constituée d’une zone fortifiée avec une citadelle, d’une zone commerciale, de vastes territoires agricoles et de cimetières. L’alimentation en eau de la ville se faisait apparemment grâce aux sources situées au pied de la montagne et d’un canal venant de Khatchénaguède qui court, lui aussi, au pied de la montagne. La zone fortifiée était située dans la partie basse du mont Vankassar et s’élevait depuis les sources jusqu’à son sommet. Elle était séparée de ce sommet et de la zone centrale par une tranchée. Les murs étaient renforcés par des tours semi-circulaires et de nombreux autres édifices. Les versants inclinés avaient été transformés en terrasses au moyen de contreforts pour y construire des bâtiments publics. Parmi les fragments de céramique retrouvés dans les portions des murs, on remarque plusieurs fragments polychromes à surface claire et décorée de rubans rouges ou de motifs triangulaires ou en forme de raies, ainsi que d’autres dessins qui caractérisent la céramique de la première moitié du s. av. J.-C. et que l’on peut mettre en relation avec des découvertes faites dans d’autres sites de l’ancienne Arménie datant de l’époque hellénistique. Dans la partie non fortifiée, les ruines de l’église paléochrétienne et les tessons de céramique de la même période prouvent que l’établissement était encore occupé et actif aux premiers temps du christianisme. La présence de sources qui ont favorisé le développement de la cité est un facteur essentiel dans le choix du site. Ainsi, les recherches archéologiques, complétées par l’étude des manuscrits et de la topographie, ont donné suffisamment de preuves pour identifier Tigranakert dans la partie basse de la montagne qui s’étend de Vankassar jusqu’aux sources de Shahboulagh et dans les champs situés au sud de celle-ci.

Tumulus de Kurgans (âge de pierre et de bronze)

Ces monuments caractéristiques de tombeaux de l’âge de bronze-fer sont situés entre les villages de Sofoulou et Nor Maragha. Les tumuli indiquent clairement une culture datant de l’âge de bronze et de l’âge de fer. Les tumuli de Kurgans sont facilement reconnaissables par leurs formes coniques de type dune tombale mesurant de 6 à12 mètres de haut et de 40 à 75 mètres de diamètre et sont distants de 3 à 4 km. De tels tumulus, dans la région du Haut-Karabagh (Artsakh), ont été déterrés près de Khodjalou, Choch et Karablour. La culture des tumuli, d’après certains spécialistes, est en rapport avec les peuples indo-européens et leurs possibles migrations dans cette région. La présence de mines antipersonnel aux alentours de ces tombeaux n’ont pas permis une investigation poussée. Les fouilles aux alentours de ce site ont permis la découverte de porterie de l’âge de bronze-fer.

Khatchénaguède, église troglodyte paléochrétienne du VI-VIème siècle

Sur le site des fouilles de la cité antique de Tigranakert d’Arstakh, à 6 km au nord en direction de Mardakert, se trouve le site de Khatchénaguède datant du V-VIIème siècle. Ce site situé dans une falaise est constitué d’une église avec narthex taillée dans la roche, d’une salle d’apparat, d’une cour avec de nombreuses pierres tombales, d’un canal d’irrigation et de tunnels dont les murs sont ornés de croix taillées avec des inscriptions grecques et arméniennes.

En mai 2006, une équipe d’archéologues et de topographes a commencé à prendre des mesures, à tracer les plans et à photographier les monuments référencés lors de la mission d’étude du site de Khatchénaguède de 2005 missionné par l’ONG Yerkir. Au bout de quelques jours de travail, il paraissait nécessaire d’étendre les recherches et les fouilles car l’église creusée dans la falaise comportait des réseaux de tunnels et de canaux, ainsi que des monuments dispersés qui menaient à la découverte d’autres monuments en lien avec le site de la cité antique de Tigranakert d’Artsakh.

Ce complexe troglodyte monastique paléochrétien est unique par son emplacement. Les escaliers permettant d’accéder à l’église sont étroits, non adaptés aux pèlerins et des plates-formes de protections jalonnent le parcours. Les premiers chrétiens installés dans cette région ont eu le souci de sécuriser ce lieu de culte des menaces venant de la plaine et des steppes environnantes. Ce complexe pose une série de questions dont les solutions sont à rechercher dans l’histoire antique arménienne et celle de la christianisation de cette région. Au cours des fouilles menée par Hamlet Petrosyan en juin 2006, Gusto Traina, professeur d’histoire romaine à l’université de Lecce (Italie) a étudié les inscriptions grecques qui ont été trouvées afin de pouvoir définir la nature ainsi que la période de ces inscriptions. Pour plus de détail voir l’article Fouilles archéologiques de l’église troglodyte de Khatchénaguède en Artsakh.

Résultat des fouilles archéologiques de 2006

Suite aux résultats de la mission d’étude topographique et archéologique, les premières fouilles archéologiques ont pu être menées grâce à l’ONG Yerkir et au soutien financier des Fondations Armenia et Philippossian de Genève. Contre toute attente, la campagne de fouilles de 2006 a produit des résultats très rapidement et assez inattendus car elle a mis à jour une section d’un des contreforts de la terrasse centrale de la ville ; une portion des fortifications de la citadelle constituées de blocs assemblés avec des mortaises en forme de queue d’aronde ; une partie de la basilique chrétienne des V-VIème siècles ; une grotte-sanctuaire paléochrétienne et le canal taillé dans la roche pour l’alimenter, dans les environs de Tigranakert.

Les fondations des fortifications de Tigranakert d’Artsakh (période antique)

Les fondations des remparts comportent des bordures avec des niveaux étroits, hauts et en pente, qui sont localisées à environ 400 mètres d’altitudes sur le versant nord du district fortifié de Tigranakert. Les roches en basalte et en marbre des capitales d’Armavir et d’Artachat sont similaires. Il est évident que ce sont ces fondations en pierre qui ont servis aux fortifications. Semi-circulaires, ces parties creusées se trouvent à deux endroits et s’étalent le long des murs d’enceinte. Cela indique que les fortifications étaient auparavant soutenues par des tours semi-circulaires. De petites parties perpendiculaires près des bordures montrent que les différentes tours ont été construites après les murs.

Les fortifications de la citadelle de Tigranakert d’Artsakh (période antique)

Le mur de défense a été construit avec des blocs en pierres tendres, de surfaces lisses jointoyés avec des mortaises en forme de queue d’aronde, sans mortier par une technique dite de la « queue d’hirondelle ». Son épaisseur est de 2,5 m, et la portion fouillée fait 12 m de long (la partie principale avec les queues d’aronde fait plus de 7 m). La partie restante sera fouillée au cours d’une autre campagne. Il s’agit d’une découverte essentielle qui contribue à l’identification de Tigranakert. Des constructions de cette nature et de cette technique sont connues dans les ruines d’autres cités hellénistiques et classiques tardives d’Arménie (Armavir, Artachat, Garni). Cette enceinte très soignée est caractéristique des grandes cités hellénistiques, surtout des capitales, et est un argument en faveur de son identification à Tigranakert. Les fragments de céramique provenant de l’extérieur de l’enceinte, essentiellement des périodes hellénistiques et médiévales, sont de bons témoins du mode de vie de ses habitants, en particulier les magnifiques fragments de céramiques colorées qui datent, sans aucun doute possible, du r s. av. J.-C., et du mortier.

Basilique du V – VIème siècle (période médiévale)

Lors de fouilles en contre-bas de la colline ou ont été découvertes les fortifications de la cité antique de Tigranakert, un basilique chrétien du V-VIème siècle a été mis à jour. Jusqu’au XII-XIVème siècle, la ville de Tigranakert avait perduré en s’étendant en bas de la colline de la citadelle. Les fouilles d’environ 30m menées dans la partie centrale de la ville ont mis au jour les ruines d’une église construite avec de très gros blocs de pierre et du mortier. Jusqu’ici, des portions de la salle de prière et d’un autel semi-circulaire ont été découvertes, et un disque en calcaire gravé de signes de croix correspond à des découvertes similaires faites dans d’autres édifices arméniens comme Yererouyk, Tsitsernavank et Koghb ; il s’agit d’une des premières sculptures chrétiennes. Plusieurs indices importants nous montrent qu’au début de la période médiévale, Tigranakert avait conservé sa nature arménienne, et que les écrits des historiens chrétiens d’Arménie comme Sebeos et Movses Kaghankatvatsi sur Tigranakert correspondent pleinement aux faits historiques. Le matériel archéologique mis au jour dans cette partie centrale de la ville, notamment des centaines de fragments de céramique, différents objets et instruments, prouvent également que la cite a bien été fondée dans le courant du ler siècle J.-C. et qu’elle a perdure au moins jusqu’au XII-XIVème siècle ap. J.-C.