Récemment, la question des Arméniens "cachés" et "islamisés" de Turquie a fait surface. Profitant de la libéralisation de certains tabous en Turquie, le réveil identitaire de certain de ces Arméniens a permis de prendre conscience du phénomène. Laurence Ritter, sociologue et auteur d'un livre sur le sujet, coécrit avec Max Sivaslian, "Les restes de l'épée" nous livre dans cet article les difficultés que rencontrent ces Arméniens à se définir au sein de la société turque, tant les situations, plus ou moins complexes, diffèrent d’un individu à l’autre. Elle dresse également un parallèle entre ces Arméniens et ceux de la diaspora qui ont, eux aussi, vécu l’acculturation dans leurs différents pays d’accueil. Le débat identitaire des Arméniens "islamisés" renvoie aux problématiques d'assimilation et de l'identité arménienne en Diaspora.
Dans cette interview, Sevan Deyirmenjian tente d’expliquer quelles sont les fondements identitaires des Arméniens d’Istanbul, leur rapport à la religion, à la langue arménienne, aux crypto-arméniens et à la République d’Arménie.
Selon Hrag Papazian, la Turquie, et particulièrement Istanbul, semble être un lieu tout à fait unique pour l'étude de l'identité arménienne contemporaine, compte tenu de la diversité croissante du « paysage de l'Arménité », surtout au cours des dernières décennies. Il tente ainsi de présenter ce qu’il nomme « les trois “types” d'Arméniens vivant actuellement en Turquie » : les membres de la minorité traditionnelle chrétienne arménienne de Turquie, la fameuse Hamaynk (communauté)