Selon le journaliste Irfan Aktan, l'identité kurde a été façonnée par le biais des résistances élaborées contre la négation de leur existence. Mais celle ci n'est pas finie, elle a simplement changé de forme. Lorsqu'elle sera terminée et qu'il y aura une normalisation, un débat mouvementé commencera à propos de l'identité kurde. Selon Aktan, les Kurdes, qui souhaitent "être de Turquie*" tout en se "Kurdistanisant", sont beaucoup plus prêts que les Turcs à faire face à leur passé.
Selon Tanil Bora, l'identité turque s'est forgée en fonction des perceptions de menaces extérieures et sur une culture de la violence. Aujourd'hui la religion devient une composante plus importante de cette identité et l'opposition politique est considérée comme une émanation de "forces étrangères". Pour Tanil Bora le processus de faire face au passé devrait faire partie de la conception même de l'identité.
La relation triangulaire entre la Turquie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan peut être vue sous plusieurs angles: ils sont voisins, ennemis de longue date, frères et sœurs... mais sûrement pas partenaires. L'Arménie est en guerre avec l'Azerbaïdjan, l'Azerbaïdjan menace la Turquie à chaque vague tentative de dialogue entre la Turquie et l'Arménie, l'Arménie considère la Turquie comme un ami de l'Azerbaïdjan et donc un ennemi de l'Arménie et ainsi de suite. Il s'agit au mieux d'une relation compliquée, au pire d’un cas non résolu. Chaque petite, mais prometteuse percée à l’horizon se perd et est aspirée dans les violents désaccords entre les trois États et ses dirigeants. Les différences de points de vue sur leur histoire commune continuent à avoir un impact négatif sur la vie actuelle des Turcs, des Arméniens et des Azerbaïdjanais.c, mais aussi les paramètres politiques autour d'eux.
Pour Diba Nigar Göksel, l'approche d'Ankara vis-à-vis des relations turco-arméniennes n'a pas changé depuis 2009. L'influence de Bakou sur Ankara est à un niveau record et l'électorat nationaliste prend de l'importance à l'approche des élections. Cependant l'arrivée de la Suisse à la présidence de l'OSCE en janvier 2014 donne de l'espoir. En même temps, la critique des récits officiels de 1915 est plus en plus répandue en Turquie.