Dans cet article, Ümit Kurt explique que, sous les périodes ottomanes et républicaines turques, une série de lois et de décrets concernant l'administration des biens laissés par les Arméniens ottomans qui étaient déportés en 1915 a été publiée. Ces lois et statuts étaient connus comme les « Lois sur les propriétés abandonnées » et la majorité de ces textes a été émise dans la période républicaine. Selon l’historien, la République de Turquie et son système juridique ont dans un sens été construits sur la saisie de la richesse culturelle, sociale et économique arménienne, et la suppression de la présence des Arméniens sur le territoire turc.
Dans cet article, l’historien et politologue turc Samim Akgönül revient sur les récentes déclarations du Pape François 1er au sujet du génocide arménien qui ont jetées un froid au sein du gouvernement turc. Non sans humour, il énumère également les nombreuses réactions des personnes qui continuent, encore en 2015, à ne pas vouloir utiliser le terme « génocide » — le fameux g word — lorsqu’ils évoquent les massacres et déportations de masse subies par les Arméniens en 1915.
En abordant sa propre histoire personnelle et professionnelle, le professeur Erik Jan Zürcher explique l’apport que les historiens de Turquie se fondant sur les archives turques, pourraient effectuer dans deux domaines afin d’arriver à une meilleure compréhension du génocide arménien : les causes et des motifs du génocide et la façon dont la Turquie moderne, telle qu’elle a émergé, après la Première Guerre Mondiale, a été influencée par le génocide. Erik Jan Zürcher se félicite également de l’avancée des recherches historiques effectuées notamment grâce à certains historiens du pays de plus en plus enclins à trouver et diffuser la vérité. Des évolutions positives qui, selon l’auteur, donnent de l’espoir pour une possible réconciliation entre Turcs et Arméniens.
Ayse Gunaysu explique pourquoi, malgré le fait que le génocide arménien ne soit plus un tabou pour la société civile turque et que les mots utilisés par l’État pour évoquer l’évènement aient évolué, le discours négationniste du gouvernement turc reste inchangé. Elle souligne également le fait que la négation du génocide concerne toute la société turque qu’elle qualifie de « société du déni ». Après avoir énuméré les raisons pour lesquelles les Turcs devraient avoir honte, elle analyse les raisons qui poussent la société à éviter ce sentiment. Enfin, elle revient sur la possible présence renforcée du parti HDP au parlement et l’espoir que cela crée chez certains de voir bientôt la justice rétablie.