Afin de soutenir les futures générations et forces vives de l’Arménie, notre ONG YERKIR, courant décembre de cette année, a versé une contribution de 22 500 € au programme PREMS (soutien aux conscrits démobilisés) de l’Université Française en Arménie.
Le programme PREM’S de l’Université Française d’Arménie a été lancé suite à la guerre des 44 jours de 2020. Vingt-six étudiants ont été mobilisés et sont partis faire la guerre. Ils ont consacré un temps de leur vie pour leur patrie et ont risqué leur vie pour défendre l’Artsakh. Parmi eux, 11 sont morts au champ d’honneur.
Les autres ont été réintégrés à l’UFAR, dans le cadre du Plan de Réintégration des Étudiants Soldats. Deux trois plus tard, ce programme est toujours actif. Il permet, gratuitement, aux étudiants de rattraper leur retard, en bénéficiant de cours particuliers. Le soin psychologique fait, également, partie du plan. Ils ont vécu un véritable traumatisme. Leurs blessures psychologiques sont réelles et ne se fermeront qu’avec une assistance, et, le temps.
Depuis, ce programme a évolué en direction des jeunes de l’université qui partent faire le service militaire, qui dure 2 ans. A leur retour, il y a un taux d’échec significatif. Car les élèves ont perdu le rythme, ils ont perdu des connaissances en français, en anglais, en mathématiques, en droit, en gestion, en marketing, etc. De plus, ces étudiants revenant du service militaire éprouvent des difficultés à se réintégrer le processus éducatif.
C’est dans cette optique de soutenir les futures générations et forces vives de l’Arménie que notre ONG YERKIR s’est associée à ce programme de l’Université Française d’Arménie. Grâce à une subvention du Conseil Régional de la Région Auvergne Rhône-Alpes, sous la présidence de Laurent Wauquiez, nous avons pu réaliser ce micro-projet.
30 ANS D’EXPÉRIENCES EN ARTSAKH & EN ARMÉNIE
YERKIR (Europe) est une ONG française construite dans la continuité et sur les fondements de l’association France-Karabagh : la consolidation des régions frontalières du Karabagh. Créée en 1990, elle a eu pour objectifs dans l’urgence de la 1ère guerre du Karabagh de venir en aide aux populations locales et réfugiés via des projets humanitaires. A partir de 1994, nous avons développé des programmes de rapatriement de réfugiés sur les zones frontalières de l’Artsakh par la reconstruction d’une quinzaine de villages dans les régions d’Hadrout et de Mardakert.
ÊTRE ACTEUR ET NON SPECTATEUR
Nous avons élargi nos activités en Arménie aux villages frontaliers avec l’Azerbaïdjan dans les régions du Tavouch et de Guégharkounik. Nos projets de solidarité internationale se sont ensuite portés sur le développement agro-économique au travers du micro-crédits à l’élevage et à l’apiculture ainsi que la création de coopératives agricoles.
Notre présence sur le terrain nous a permis d’être directement connectés aux réalités socio-économiques de l’Arménie, ainsi qu’aux enjeux profonds de la realpolitik régional. La particularité de notre ONG, dans un souci d’efficacité et de résultat, est de professionnaliser nos actions. C’est parce que nous estimons devoir être des acteurs en lien avec les territoires de la Cause Arménienne (Artsakh, Arménie, Djavakhk, Géorgie, Turquie, Arménie Occidentale) que nos projets ont toujours été dirigés sur place par des Français d’origine arménienne.
DEPUIS 2020 DES PROJETS CONCRETS ET PÉRENNES POUR LES RÉFUGIÉS
Fidèle à notre engagement, nous avons dépêché, dès le début de la guerre de 2020, des missions en Arménie afin d’évaluer les besoins des réfugiés. En lien avec un tissu d’associations locales partenaires, nous avons opté pour la mise en place d’actions à moyen terme pour les familles et les enfants réfugiés en Arménie et en Artsakh.
Suite à « la guerre des 44 jours », à notre humble niveau, nous avons choisi « d’aller vers » les personnes vulnérables et de nous concentrer sur des projets concrets et pérennes ; notamment la prise en charge du stress engendré chez les enfants par la guerre et ses conséquences. Nous avons ainsi publié un cahier d’activités psycho-ludiques de 36 pages distribué dans toute l’Arménie et l’Artsakh.
CAHIER D’ACTIVITÉS PSYCHO-LUDIQUES POUR LES ENFANTS
Արի զբոսնենք (Ari Zposnenk « viens te promener ») est un cahier d’activités psycho-ludiques de 36 pages, imaginé par Anouch Chahbenderian, psychologue clinicienne et co-créé avec Maïda Chavak, illustratrice. Destiné en premier lieu aux enfants d’Arménie et d’Artsakh, impactés par la guerre et ses conséquences qui se ressentent encore aujourd’hui.
Les textes et les énoncés sont adressés directement à l’enfant, qui s’inscrit comme sujet et témoin de près ou de loin de la guerre. L’approche ludique a pour objectif de soutenir les processus de pensée et l’expression des émotions dans un contexte sociétal et familial de non-dits et de faibles échanges avec les enfants.
Le cahier d’activité Արի զբոսնենք (28 x 20 cm, 36 pages) a été imprimé à 8 000 exemplaires fin mai 2021 à Erevan à l’imprimerie des Editions « Anatarès ». Tous les cahiers ont été directement distribués à des cliniciens, psychologues et structures qui accompagnent les enfants d’Arménie et d’Artsakh touchés de très près ou d’un peu plus loin par la guerre. Depuis 2021, ce cahier d’activités été réédité plusieurs fois en Arménie.